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Internationale de l'Education
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Corée du Sud: le gouvernement menace de contrôler les livres d’histoire utilisés dans les écoles

Publié 29 octobre 2015 Mis à jour 4 novembre 2015

Les syndicalistes enseignant(e)s coréen(ne)s font l’objet de mesures disciplinaires pour avoir demandé le retrait d’une proposition du gouvernement qui souhaite prendre le contrôle total du contenu des livres d’histoire.

L’Internationale de l’Education (IE) soutient son affilié, le Korean Teachers and Education Workers Union(KTU), lorsqu’il exprime ses inquiétudes à propos du plan du gouvernement de limiter le nombre de livres d’histoire pour le niveau secondaire à un seul volume approuvé et de mettre son développement sous contrôle de l’Etat à partir de 2017.

Le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen a prévenu le Président coréen Park Geun-hye que le fait d’accorder au gouvernement le contrôle total sur les livres d’histoire était un retour en arrière pour les droits humains et la liberté d’expression. « Cela représenterait également une atteinte aux droits des enseignantes et enseignants à la liberté et autonomie académiques, garanties par la constitution coréenne ainsi que par les normes internationales », a-t-il ajouté dans un courrier envoyé au Président.

Van Leeuwen a souligné le fait que les politiques éducatives relatives à l’enseignement de l’histoire qui promeuvent des agendas politiques nationalistes et/ou des visions monopolistiques ne permettent pas de reconnaître la diversité culturelle et la multiplicité des récits historiques dans les communautés. « De telles politiques sont incompatibles avec le droit à l’éducation, le droit que chacun a d’avoir accès à son propre héritage culturel, le droit à la liberté d’opinion et d’expression et le droit à l’information », a-t-il déclaré.

Selon le KTU, le gouvernement a menacé de prendre des mesures disciplinaires contre les enseignant(e)s qui signent une pétition lancée par le syndicat enseignant demandant le retrait de la proposition.

L’IE a demandé au gouvernement coréen de revenir sur sa décision de contrôler les livres d’histoire et de respecter la liberté académique et l’autonomie professionnelle des enseignant(e)s en toute circonstance, et notamment leur droit à choisir librement leurs méthodes et matériels d’enseignement.

Cette décision du gouvernement coréen sur ce sujet sensible a été largement critiquée, aussi bien en Corée qu’au sein de la communauté internationale.