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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Exemples concrets de réconciliation

Publié 20 septembre 2005 Mis à jour 20 septembre 2005

Depuis quelques mois, la branche du Missouri du syndicat américain NEA "parraine" une école interethnique du Kosovo. Après plusieurs consultations, l'IE a proposé que le programme porte sur l'école primaire Fazli Graicevci (en albanais ou Dositele Obradovic en serbe) dans le village de Palaj (Vodice en serbe), à quelques km de la capitale Pristina.

"Les militants de la NEA Missouri tenaient à soutenir des enseignants albanais et serbes qui enseignaient ensemble", explique Joanne Eide, du département international de la NEA. La plupart du temps, les écoles sont partagées, les élèves et enseignants n'utilisent pas les mêmes locaux, ou alors à des créneaux horaires différents.

Cette école est fréquentée depuis 1999 par plus de 300 élèves de trois communautés: albanais, «égyptiens» et serbes. Les 48 enseignants participent tous au projet de parrainage qui vise à doter l'école d'un centre de documentation commun.

Elèves et enseignants se sont investis dans ce projet qui a débuté avec l'achat de l'infrastructure (étagères, tables, chaises) et le choix de livres pour toutes les communautés.

Les deux syndicats d'enseignants, SBASHK et SOK, sont très enthousiasmés par ce projet qui montre concrètement en quoi consiste le processus de réconciliation.

"L'IE est très fière d'avoir pu aider à concrétiser cette belle idée des enseignants du Missouri. Ce projet permet d'établir des ponts entre communautés", explique Nicolas Richards, coordinateur de l'IE à la coopération au développement.

L'ouverture prochaine d'un centre syndical multiethnique au Kosovo est l'aboutissement de longues années de travail syndical de rapprochement des communautés albanaise et serbe. L'IE coordonne également un programme de réconciliation à Vukovar, en Croatie. Au Kosovo, l'IE travaille avec deux syndicats d'enseignants: le SBASHK qui regroupe les enseignants des communautés albanaise, turque et bosniaque du Kosovo, et le SOK, qui est l'antenne kosovare du syndicat serbe des enseignants. Le SOK représente les enseignants des enclaves serbes du Kosovo.

Depuis 1999, en coopération avec les syndicats AOb Pays-Bas et UtdanningsForbundet Norvège, l'IE continue à aider le SBASHK à se développer et a fourni au syndicat SOK des outils de communication qui ont contribué à rassembler les enseignants des enclaves serbes et à les sortir de l'isolement imposé par le contexte politique de la région.

Les objectifs du programme syndical de coopération étaient d’aider les syndicats à développer leurs compétences organisationnelles et de leur donner les moyens de promouvoir le droit à l’éducation.

Centre syndical multiethnique

"L'ouverture d'un centre qui organisera des formations syndicales bilingues est une victoire de la tolérance", s'exclame Nicolas Richards, coordinateur de l'IE en charge de la coopération au développement. Engagé aux côtés d'autres responsables syndicaux de la coopération au développement, comme André Dumont d'AOb Pays-Bas, Nicolas est fier du chemin parcouru par les militants serbes et albanais du Kosovo. La méfiance était grande et les rancoeurs tenaces. Aujourd'hui, le dialogue entre enseignants est instauré.

Le centre de formation, dont la localisation n'est pas encore déterminée, inclura d'autres minorités comme les Serbes musulmans du Kosovo (appelés les "Goranis"), les roms et les "Egyptiens". Le centre multiethnique est soutenu financièrement par l'IE et l'AOb Pays-Bas.

Programme de réconciliation à Vukovar, en Croatie

Après la guerre du début des années 1990, les relations entre communautés serbe et bosniaque sont longtemps demeurées tendues. En association avec la GEW d’Allemagne et l’AOb des Pays-Bas, l’IE a coopéré avec la Confédération européenne des syndicats (CES) à l’organisation de séminaires dans la région de Vukovar, ville martyre croate assiégée en 1991.

Une vingtaine d'enseignants croates et serbes à part égale, se réunissent depuis 2002 au centre de la paix d'Osijek. Pendant trois week-ends par an, ils élaborent ensemble des modules sur lesquels ils pourront travailler avec les élèves et les communautés scolaires. L’objectif de ces séminaires était de prouver qu’il était possible de vivre ensemble tout en défendant les droits des minorités de la région.

Ce projet pilote fut un réel succès.