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Mondes de l'éducation

En savoir plus sur le personnel de soutien de l’éducation, par Philippa Butler

Publié 16 mai 2018 Mis à jour 24 septembre 2018
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Le personnel de soutien de l’éducation (PSE) joue un rôle essentiel dans la promotion d’une éducation de qualité, le renforcement d’un environnement d’apprentissage sûr et positif pour tous les étudiant(e)s et le fonctionnement efficace des écoles et des établissements d’enseignement. Le PSE couvre un large éventail de personnes actives dans le secteur de l’éducation, comme les enseignant(e)s auxiliaires, les infirmières scolaires et les conseillers/ères d’orientation, le personnel administratif, le personnel de maintenance et de sécurité, notamment. Malgré le fait qu’ils sont une partie essentielle du personnel de l’éducation, le travail des membres du PSE est souvent sous-évalué et non reconnu.

Il existe aujourd’hui des lacunes considérables dans la connaissance et la compréhension des membres du PSE: qui sont-ils, que font-ils et de quoi ont-ils besoin pour travailler efficacement? L’Internationale de l’Education a donc commandé une étude pour comprendre les types de soutien que le PSE apporte, les catégories d’emploi spécifiques concernées, leurs conditions d’emploi et de travail, leur participation et leur représentation dans les syndicats de l’éducation et les problèmes et défis qu’ils rencontrent.

L’étude analyse les différences et les similitudes entre sept pays faisant l’objet d’une étude de cas: le Brésil, le Canada (Québec), la France, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, les Etats-Unis et le Zimbabwe. Jusqu’à présent, des données d’enquête ont été collectées au Brésil, au Canada, en France et en Nouvelle-Zélande. Elles esquissent déjà un tableau intéressant, qui gagnera en profondeur et en détail à mesure que les conclusions des trois autres pays viendront les compléter.

Les membres du PSE qui ont répondu à l’enquête étaient essentiellement des femmes et étaient âgés de 40 à 60 ans. La plupart d’entre eux occupaient des emplois administratifs, à l’exception de la Nouvelle-Zélande, ou 54 % des membres du PSE jouaient un rôle dans l’enseignement et l’apprentissage.

Jusqu’à présent, l’enquête révèle que les conditions d’emploi et l’évolution de carrière sont les domaines qui requièrent principalement une attention. Au Brésil, au Canada et en France, la majorité des membres du PSE sont employés à temps plein et de manière permanente dans leur rôle de soutien de l’éducation. À travers les différents pays, la grande majorité d’entre eux/elles, de 60 à 90 %, s’accordaient à dire qu’ils/elles n’étaient pas payés équitablement pour le travail qu’ils/elles accomplissent. Dans les pays où des données sur le salaire annuel ont été collectées, le PSE se situait essentiellement dans la fourchette salariale inférieure.

Dans chaque pays, les membres du PSE estiment avoir bénéficié de peu de possibilités de promotion ou de responsabilités plus élevées. L'accès au perfectionnement professionnel variait selon les pays. Au Canada, en Nouvelle-Zélande et en France, la probabilité que les membres du PSE estiment avoir eu accès à un perfectionnement professionnel formel, comme des ateliers ou des formations dirigés par un(e) expert(e), était plus élevée. En Nouvelle-Zélande et au Canada, le PSE était plus susceptible de considérer qu’ils avaient eu accès à un perfectionnement professionnel informel, par le biais de conversations avec des collègues ayant un rôle similaire au leur, avec des enseignant(e)s ou avec des organismes extérieurs. Au Brésil, très peu de membres du personnel de soutien de l'éducation considéraient pouvoir avoir accès à un perfectionnement professionnel formel ou informel.

L’analyse préliminaire des réponses à l’enquête suggère également une discordance entre le statut peu élevé du PSE et leur contribution importante à la communauté éducative. En fait, la plupart des membres du PSE étaient satisfait(e)s de leur rôle de soutien de l’éducation et étaient convaincu(e)s d’accomplir les tâches associées à leur poste. La plupart d’entre eux/elles estimaient pouvoir apporter beaucoup aux enseignant(e)s et aux étudiant(e)s. Bien qu’ils se sentent partout respectés par les enseignant(e)s, les chefs d’établissements, les étudiant(e)s et les parents avec lesquels ils ont des rapports au quotidien, les membres du PSE considéraient que la société dans son ensemble leur accorde un statut faible ou moyen.

Globalement, les résultats de l’étude montrent que le personnel de soutien de l’éducation est dévoué à son travail. En effet, malgré leur faible rémunération et leur inquiétude quant à la pérennité ou la sécurité à long terme de leur emploi, la plupart des membres du PSE étaient susceptibles ou très susceptibles d’occuper le même emploi dans cinq ans. La faible reconnaissance qu’ils/elles obtiennent pour leur travail ne correspond pas à l’énergie et au dévouement dont ils/elles font preuve. Ils/Elles sont mal payés et un grand nombre d’entre eux/elles ont des contrats d’emploi de courte durée et précaires qui ne leur offrent ni sécurité d’emploi ni perspectives de carrière. Beaucoup sont des femmes âgées de 40 à 60 ans, qui sont également susceptibles de remplir un rôle de soignant(e)s dans leur famille, qu’il s’agisse de leurs enfants ou de parents plus âgés. La sécurité d’emploi, une rémunération assurée toute l’année et l’accès à des prestations telles que les congés de maladie sont des questions très importantes pour le PSE. Les syndicats et d’autres organisations de défense des droits du PSE peuvent jouer un rôle pour faire en sorte que les conditions d’emploi permettent de concilier saintement vie professionnelle et vie privée pour l’ensemble du PSE. À mesure que cette recherche se poursuit, que davantage de données sont rassemblées et que les histoires de membres du PSE de chaque pays sont étudiées plus en détail, nous espérons établir les données factuelles dont l’Internationale de l’Education et les syndicats de l’éducation du monde entier ont besoin pour soutenir et défendre les droits du PSE.

Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.