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Irak : des éducateur·trice·s se joignent à une manifestation nationale

Publié 30 octobre 2019 Mis à jour 4 mars 2022

Le Iraqi Teachers’ Union a appelé à une grève de quatre jours à partir du 28 octobre, en solidarité avec les manifestant·e·s qui exhortent les pouvoirs publics à fournir des emplois, des services publics de qualité et à mettre fin à un système politique qui leur a fait défaut.

Le Iraqi Teachers’ Union (UIT) a informé l’Internationale de l’Education (IE) que, depuis le début de la vague de troubles dans le pays, plus de cent personnes ont été tuées et des milliers blessées dans la capitale Bagdad, suite aux interventions des forces de sécurité contre les manifestant·e·s.

En tant qu’enseignant·e·s et syndicalistes, les dirigeant·e·s et les membres de l’UIT participent aux manifestations pacifiques et les soutiennent. De plus, le syndicat de l’éducation soutient pleinement les manifestant·e·s et leurs revendications légitimes, qui sont vitales pour assurer un niveau de vie décent.

C’est pourquoi l’UIT demande au gouvernement de :

  • Ouvrir une enquête sur l’assassinat de manifestant·e·s et les forces de sécurité et demander des comptes aux auteurs de tels crimes ;
  • Démissionner après avoir échoué à répondre aux exigences du peuple irakien ;
  • Introduire des amendements à la constitution interdisant les nominations gouvernementales sur la base de quotas sectaires ou ethniques (connus sous le nom d’Al Mohassassa), plutôt que sur le mérite ;
  • Garantir l’indépendance du système judiciaire irakien ;
  • Mettre fin à la corruption généralisée de l’État ;
  • Cesser d’accorder des privilèges à une élite, comme des salaires injustifiés et multiples ; et
  • Mettre en place une nouvelle commission électorale autonome.

L’UIT a averti que les enseignant·e·s déclencheraient une grève illimitée si le gouvernement ne répondait pas véritablement aux demandes du peuple irakien.

Le syndicat appelle également la communauté internationale, en particulier les Nations unies, à demander au gouvernement irakien de protéger les droits des manifestant·e·s pacifiques et de mettre un terme aux violations manifestes de la liberté d’association et de réunion.

« Nous exhortons le gouvernement irakien à mettre fin à sa répression brutale contre les manifestant·e·s, une répression qui viole la législation du travail du pays ainsi que ses obligations en tant qu’Etat membre de l’Organisation internationale du Travail », a déclaré David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’Education, pour soutenir l’UIT et le peuple irakien. « Le gouvernement irakien doit écouter ces revendications légitimes et s’attaquer aux facteurs politiques, économiques et sociaux qui sont à l’origine du mécontentement des citoyen·ne·s. »