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A teacher in Kenya. Photo: Karel Prinsloo/ARETE/UNESCO
A teacher in Kenya. Photo: Karel Prinsloo/ARETE/UNESCO

Le Parlement kényan demande à la Commission des services du secteur de l’éducation de répondre aux préoccupations du KNUT

Publié 18 août 2020 Mis à jour 13 octobre 2023

Le Parlement kényan demande à la Commission des services du secteur de l’éducation de répondre aux préoccupations du KNUT Après un long conflit dévastateur au cours duquel les droits syndicaux ont été violés et l’existence du Kenya National Union of Teachers (KNUT) menacée, la Commission de l’éducation du Parlement kényan a proposé une série de mesures pour mettre un terme aux désaccords. Ces propositions visent à annuler plusieurs mesures prises par la Commission des services du secteur de l’éducation (Teachers’ Service Commission ; TSC) et à apporter des solutions à plusieurs problèmes en suspens, au travers de la négociation.

La dernière convention collective signée entre le KNUT et la TSC a été négociée en 2017 et a expiré en mai 2019. Organisation membre de l’Internationale de l’Éducation, le KNUT représentait à ce moment-là plus de 200.000 enseignant·e·s des écoles publiques. Au terme de cette convention, la TSC a fait pression sur les membres pour les persuader de quitter le syndicat.

Cette campagne de la TSC dirigée contre le syndicat prévoyait également l’introduction de deux systèmes de rémunération parallèles dans les services de l’enseignement public. Selon ce double système de rémunération, les enseignant·e·s non-membres du KNUT perçoivent des salaires et des indemnités plus élevés.

Cette discrimination contrevient à la législation nationale, ainsi qu’aux décisions de justice et aux normes internationales du travail de l’Organisation internationale du Travail. Les membres du syndicat font également l’objet de discriminations dans le cadre des promotions et des perspectives de carrière, en raison des modifications unilatérales apportées aux réglementations par la TSC sans aucune approbation législative.

Récemment, le Parlement a demandé à la TSC de réintégrer 130.000 enseignant·e·s dont la radiation du registre du syndicat de l’éducation est prévue d’ici la fin de ce mois et de verser l’argent dû au syndicat. Le Parlement recommande également de mettre un terme aux discriminations dont sont victimes les membres du KNUT dans le cadre des promotions et de réparer les injustices du passé. Une autre convention collective en vigueur jusqu’en 2021, qui exclut les membres du KNUT, doit également être appliquée équitablement à l’ensemble des enseignant·e·s, indépendamment de leur affiliation ou non à un syndicat.

Le Parlement a appelé le KNUT et la TSC à « mettre fin aux hostilités », à abandonner les poursuites judiciaires et à résoudre les différends par la négociation, comme ce fut le cas en 2016.

Le secrétaire général du KNUT, Wilson Sossion, a déclaré : « Les droits sociaux et politiques des enseignants et enseignantes ne peuvent être menacés par des employeurs qui ne respectent pas les principes démocratiques. Les tentatives de démanteler un syndicat et d’exclure délibérément ses membres des conventions collectives de travail sont non seulement illégales mais constituent également un acte discriminatoire extrêmement immoral. »

En réponse à cette décision, Sossion a déclaré : « Les propositions du Parlement démontrent clairement que le KNUT avait raison et nous soutiendrons les recommandations de la Chambre ».

La Commission de l’éducation du Parlement kényan a proposé de créer une sous-commission pour réconcilier la TSC et le KNUT. Au cas où la TSC ignorerait cette commission, les options seraient réexaminées et des mesures budgétaires pourraient être appliquées.

Dans son commentaire à propos de la décision du Parlement kényan, le secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, David Edwards, a déclaré : « Nous saluons la décision de la Commission de l’éducation du Parlement kényan. Il importe cependant de la mettre pleinement en œuvre et de restaurer et renforcer les bonnes relations industrielles dans l’intérêt de toutes les parties, de l’éducation et du bien public. L’Internationale de l’Éducation continuera à suivre de près la situation et demeure solidaire de ses organisations membres et des éducateurs et éducatrices du Kenya. »