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Nicaragua : créer des environnements scolaires plus agréables pour endiguer le travail des enfants

Publié 11 août 2021 Mis à jour 27 août 2021

Le syndicat de l’éducation CGTEN-ANDEN aide les enseignant·e·s des régions de León et La Dalia au Nicaragua à diversifier leurs méthodes d’enseignement et à utiliser la musique, la danse et les jeux traditionnels afin de rendre l’école plus amusante pour les élèves. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet du syndicat visant à éradiquer le travail des enfants.

Les 29 et 30 juillet derniers, cette organisation membre de l’Internationale de l’Éducation a organisé un atelier consacré aux jeux traditionnels, qui a accueilli 103 enseignant·e·s et 10 représentant·e·s de la communauté estudiantine. L’idée d’utiliser des éléments du patrimoine culturel dans la lutte contre le travail des enfants a été proposée par les enseignant·e·s eux·elles-mêmes. À la suite de cette proposition, le syndicat s’est mobilisé pour organiser une série de formations centrées sur la danse, la musique et les jeux traditionnels, permettant aux enseignant·e·s de mettre en pratique leur propre créativité pédagogique pour faire de l’école un lieu agréable pour les élèves.

Comme l’explique Bernarda López, coordinatrice de ce projet du CGTEN-ANDEN, « nous intégrons les danses, la peinture et les jeux culturels aux formations que nous organisons pour les enseignantes qui, à leur tour, associent ces éléments à leurs cours afin de rendre l’école plus amusante et plus attrayante aux yeux des élèves. Cela nous offre un moyen d’augmenter les taux de fréquentation scolaire. »

Une personne représentant les étudiant·e·s et ayant participé à la dernière formation a déclaré : « J’ai apprécié les jeux que nous avons découverts avec nos collègues et nos enseignants. Cela m’a fait plaisir de voir nos enseignants pleins de joie et d’énergie et désireux d’apprendre en notre compagnie. Grâce à l’ANDEN, nous avons eu la chance de pouvoir partager cette expérience. »

Bâtir la confiance et la communauté

À la suite d’une série de formations organisées par le syndicat, les écoles de la région ont ajouté l’artisanat, la danse traditionnelle, le théâtre et la musique à leurs programmes d’études dans le cadre de la formation professionnelle et des cours d’éducation culturelle.

Très appréciées des élèves, des enseignant·e·s et des parents, ces activités permettent non seulement d’améliorer les taux de fréquentation scolaire, mais offrent également aux élèves un moyen amusant d’apprendre de nouvelles compétences et des applications pratiques dans d’autres matières comme la géométrie ou la physique.

Une stratégie globale contre le travail des enfants

Cette initiative n’est que l’une des nombreuses activités mises en œuvre par le syndicat pour développer des zones exemptes de travail des enfants au Nicaragua. Le projet prévoit également les activités suivantes :

  • Formations des enseignant·e·s centrées sur le travail des enfants, couvrant un large éventail de thématiques telles que les compétences en matière de leadership, les droits de l’enfant, les techniques de négociation, ou encore, le matériel pédagogique.
  • Écoles d’été, où les élèves peuvent rattraper leurs retards d’apprentissage au lieu d’aller travailler.
  • Collaboration active avec la communauté et création d’une relation de confiance avec cette dernière. Par exemple, tout au long de la pandémie, les enseignant·e·s ont rendu visite aux familles pour leur expliquer les mesures d’hygiène et leur communiquer des informations essentielles.

Cette démarche a permis de créer des alliances contre le travail des enfants au sein des communautés.

« Avant le projet, il n’y avait que peu de communication avec les parents et les élèves. Mais, aujourd’hui, nous avons appris à parler aux parents. En leur rendant visite à domicile, nous avons pu gagner leur confiance. On observe un changement de mentalité au sein de la communauté. Avant, les parents pensaient qu’il était normal d’envoyer les enfants au travail. Aujourd’hui, ils savent que leur place est à l’école. »

Gela Maria Cardenas, école de Buenos Aires, La Dalia

Ce projet du syndicat est mis en œuvre avec le soutien de l’Internationale de l’Éducation et de la fondation Fair Childhood du GEW d'Allemagne.