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L’éducation est cruciale dans la lutte contre les discours de haine

Publié 4 octobre 2021 Mis à jour 11 octobre 2021

Dans le domaine de l’éducation, il est important que les élèves, les enseignant·e·s et les communautés aient la possibilité « de débattre de manière constructive de questions difficiles et de prendre connaissance de perspectives multiples ». Susan Hopgood, présidente de l’Internationale de l’Éducation, a souligné ce point lors de son intervention à une rencontre internationale sur le rôle de l’éducation face au phénomène des discours de haine.

« Nous devons éduquer contre les discours haineux », a déclaré Hopgood devant un panel de haut niveau réuni à l’occasion du Forum mondial multipartite consacré à la lutte contre les discours de haine par l’éducation. Le forum était organisé par l’UNESCO et le Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger des Nations Unies. Du 30 septembre au 1er octobre, des représentant·e·s de gouvernements, des universitaires, des enseignant·e·s/éducateur·trice·s, des expert·e·s en jeunesse et droits humains, des organisations de la société civile, des partenaires de développement, des entreprises technologiques et des artistes ont participé à un forum virtuel organisé dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie et Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine.

Favoriser des environnements d’apprentissage inclusifs, sûrs et pacifiques

La présidente de l’Internationale de l’Éducation a participé à un panel de haut niveau sur le thème : « Politiques et pédagogies pour lutter contre les discours de haine par l’éducation : quel type d’éducation est nécessaire dans le monde d’aujourd’hui pour construire des sociétés plus pacifiques et durables pour tous ? » Le panel a souligné le rôle des politiques et des pédagogies pour venir à bout des préjugés et lutter contre les discours de haine. Les participant·e·s ont également discuté des politiques qui favorisent des environnements d’apprentissage inclusifs, sûrs et pacifiques.

Hopgood a déploré « une aggravation de la division, de la polarisation et de la fragmentation partout ». Elle a souligné que la prise en compte de ces questions doit être intégrée aux programmes de formation des enseignant·e·s et au développement professionnel continu dès le départ.

Le pouvoir transformateur de la pédagogie

La désinformation a tendance à alimenter les discours de haine, aussi, « en tant qu’enseignants, nous devons disposer de l’autonomie professionnelle nécessaire pour enseigner de manière expansive et traiter un large éventail de sujets et de thèmes afin de stimuler l’esprit critique des élèves ».

Expliquant que le discours de haine se développe partout où les gens – en particulier les enfants et les jeunes – n’ont pas reçu le soutien nécessaire pour se sentir comme des participant·e·s à part entière dans un contexte social donné, la présidente de l’Internationale de l’Éducation a insisté sur la nécessité de traiter la décolonisation de l’éducation comme un enjeu clé de l’éducation : « Une éducation dans laquelle les élèves puissent se reconnaître eux-mêmes, leurs langues et leurs cultures fournit une base solide sur laquelle les jeunes esprits peuvent construire un sentiment d’identité positif et résilient.

« Nous venons de célébrer le centenaire de la naissance de Paolo Freire, qui a enseigné à tant d’entre nous, dans le monde entier, le pouvoir transformateur de la pédagogie pour éveiller la conscience et l’esprit critique des étudiants et en faire des agents du changement », a conclu Hopgood.

Une plus grande place pour la pédagogie dans la promotion de sociétés justes

Le panel de haut niveau a également souligné que la pédagogie et la politique sont des considérations importantes pour la Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies sur les discours de haine. Il s’agit notamment de favoriser l’émergence de sociétés pacifiques, inclusives et justes et de s’attaquer aux causes profondes et aux moteurs des discours de haine par l’éducation.

Parmi les autres intervenant·e·s de marque figuraient le ministre de l’Éducation du Portugal, Tiago Brandão Rodrigues, la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le droit à l’éducation, Koumbou Boly Barry, le président de Campagne mondiale pour l’éducation, Refat Sabbah, et Felisa Tibbitts, titulaire de la chaire UNESCO sur les droits humains et l’enseignement supérieur.

Le Forum permettra de contribuer aux travaux de la prochaine « Conférence mondiale des ministres de l’éducation des Nations Unies sur la lutte contre les discours de haine par l’éducation », le 26 octobre 2021.