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Roumanie : les syndicats de l’éducation mobilisés pour des conditions de vie et de travail décentes

Publié 19 janvier 2022 Mis à jour 21 janvier 2022

La Fédération des Syndicats Libres de l'Enseignement (FSLE) et la Fédération des syndicats de l’éducation Spiru Haret, deux affiliés roumains de l’Internationale de l’Éducation, ont organisé une grève d'avertissement le 19 janvier. Elles demandent des salaires et des conditions de travail décents pour les personnels de l’éducation.

Revendications syndicales

La FSLE et la Fédération Spiru Haret dénoncent en particulier les situations suivantes :

  1. Un sous-financement permanent du système national d'enseignement pré-universitaire. Pour 2022, est prévue une allocation publique de 2,28% du PIB pour l’éducation, alors que la Loi sur l'Éducation nationale prévoit une allocation 6% du PIB.
  2. Le non-respect de la loi sur les salaires du personnel de l’éducation. Les augmentations salariales prévues par la loi ont été repoussées deux fois pour deux ans. Les fédérations syndicales font valoir que l’augmentation légale est de 16%, mais le gouvernement a décidé de réduire ce montant à 4%. Elles rappellent aussi que l’inflation pour 2021 a dépassé 8%.
  3. Le salaire moyen dans l'enseignement est de 30% inférieur à celui dans l'administration publique.
  4. En vertu de la Loi 109/2020, chaque enseignant∙e était censé recevoir un ordinateur portable avec une connexion Internet pour dispenser des cours en ligne. Bien que le ministère de l’Éducation ait partiellement distribué ces bons électroniques aux étudiant∙e∙s, les enseignant∙e∙s n'ont rien reçu.
  5. Le non-paiement des heures supplémentaires au-delà de l'horaire journalier.
  6. Le nombre de personnels auxiliaires et non-enseignants est insuffisant et, pendant la pandémie, les postes supplémentaires ont été rares.

La liste des revendications est bien plus longue, a souligné Adrian Voica, vice-président de la FSLE et membre du Bureau du Comité syndical francophone de l'éducation et de la formation (CSFEF) pour l'Europe de l'Est.

Il a aussi expliqué que si, après cette action, les négociations entre le Gouvernement et les syndicats échouent, il y aura alors une grève générale pour une période indéfinie.

La devise des syndicalistes est « L'union fait la force ! », a-t-il ajouté.

Soutien de la communauté syndicale enseignante internationale

Le CSFEF, organisation qui regroupe les affiliés francophones de l’Internationale de l’Éducation, a rapidement apporté son soutien aux organisations syndicales de Roumanie.

Pour Jean-Hervé Cohen, président du CSFEF, « le mouvement social en Roumanie n’est pas un cas isolé, dans beaucoup de pays, la pandémie est le prétexte pour ne pas tenir ses engagements vis à vis de la profession enseignante qui a pourtant beaucoup donné. Le CSFEF exprime sa solidarité avec les fédérations de l’éducation FLSE et Spiru Haret, il exhorte le gouvernement roumain à répondre à cette grève d’avertissement, afin d’éviter de plonger le pays dans un conflit durable qui mettrait à mal l’éducation. »