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Les gouvernements doivent veiller au respect des droits des travailleur·euse·s migrant·e·s, à leur accès à la justice et à un travail décent

Publié 18 mai 2022 Mis à jour 10 juin 2022

L’Internationale de l’Éducation s’est jointe à d’autres fédérations syndicales internationales pour faire pression sur les gouvernements du monde entier afin qu’ils mettent pleinement en œuvre le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (PMM) formellement adopté le 19 décembre 2018 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce faisant, l’objectif du mouvement syndical international est de veiller à ce que le PMM adhère aux normes relatives aux droits humains et aux droits du travail, tout en mettant en œuvre un système de gouvernance des migrations fondé sur les droits, qui améliorera les conditions de vie et de travail des personnes migrantes. Le mouvement syndical international souligne également que le droit au plein accès aux services publics, y compris l’éducation, doit être garanti.

Premier examen mondial du Pacte mondial sur les migrations

Du 17 au 20 mai 2022 sera entrepris le premier examen mondial du PMM dans le cadre du Forum d’examen des migrations internationales (FEMI), au siège des Nations Unies à New York. Le FEMI est la principale plateforme intergouvernementale mondiale permettant de partager les progrès et de discuter des défis liés à la mise en œuvre du PMM quatre ans après son adoption. Il réunit des représentant·e·s du système des Nations Unies, des États membres et des parties prenantes.

La demande qu’adressera à cette occasion le mouvement syndical aux États membres réunis à New York est claire : « Respectez le droit à la liberté d’association et à la négociation collective des travailleurs et travailleuses migrants, quel que soit leur statut migratoire, et mettez-les à l’abri de toutes représailles ! »

À la veille du FEMI, le Conseil des Global Unions (CGU), qui représente plus de 200 millions de travailleur·euse·s à travers le monde, a dressé le bilan des réalisations du Pacte mondial, tout en mettant en avant ses principales revendications centrées sur les droits humains et du travail, le travail décent, des services publics de qualité, le dialogue social et la justice sociale.

Présentation d’exemples d’actions syndicales en faveur des migrant·e·s

Aux quatre coins du monde, les syndicats mobilisent les travailleur·euse·s migrant·e·s et tirent parti de leur capacité à s’organiser et à faire valoir leurs droits humains et leurs droits du travail fondamentaux.

Dans un rapport parallèle du CGU publié cette semaine, intitulé en anglais « Organising for Justice », le CGU illustre à l’aide d’exemples les efforts déployés aux niveaux local, national, régional et mondial pour promouvoir les objectifs du Pacte mondial sur les migrations des Nations Unies.

Le rapport souligne le rôle vital du mouvement syndical dans la défense et la promotion des droits humains et des droits du travail fondamentaux de tou·te·s les migrant·e·s, quel que soit leur statut. Il donne de la visibilité à un large éventail d’actions conduites aux niveaux local, national, régional et mondial qui promeuvent les objectifs du Pacte mondial des Nations Unies sur les migrations, pour faire en sorte que les droits humains, le travail décent et la justice sociale restent les piliers de la stratégie de mise en œuvre du Pacte. Le rapport souligne que les États doivent réorienter leurs priorités et leurs approches pour répondre aux besoins et aux demandes des travailleurs.

La pandémie mondiale a mis en évidence la nécessité d’opérer des changements radicaux pour corriger les dysfonctionnements de l’économie et des systèmes politiques. Le mouvement syndical mondial a répondu en lançant un appel pressant en faveur d’un nouveau contrat social garantissant l’égalité, l’inclusion, des lieux de travail sûrs et sains, des emplois respectueux du climat, des droits pour tou·te·s les travailleur·euse·s et une protection sociale universelle.

Une gouvernance migratoire cohérente, fondée sur les droits, constitue un maillon essentiel d’un changement structurel plus vaste, insiste le mouvement syndical international.

L’éducation au cœur de la politique migratoire

Le rapport note aussi que « l’éducation revêt une importance particulière pour l’inclusion des enfants migrants et réfugiés, de sorte que les gouvernements des pays de transit et d’accueil doivent veiller à ce que ces enfants aient accès à une éducation de qualité ».

Reconnaissant que l’Internationale de l’Éducation est « un défenseur de longue date de systèmes éducatifs et de communautés scolaires inclusifs, où les enfants migrants et réfugiés se sentent les bienvenus », il soutient les demandes de l’Internationale de l’Éducation pour que « les enseignantes et enseignants dans les pays de destination soient formés et soutenus pour répondre aux besoins pluriels des enfants réfugiés et migrants, et que des mécanismes d’accréditation et de reconnaissance des qualifications des enseignantes et enseignants migrants soient mis en place ».

En décembre 2018, l’Internationale de l’Éducation a lancé une boîte à outils pour promouvoir l’intégration des personnes migrantes et réfugiées. Celle-ci a pour but d’aider les syndicats de l’éducation à mieux comprendre le phénomène des migrations et des déplacements forcés et à développer des activités visant à soutenir les droits des personnes migrantes et réfugiées dans et à travers l’éducation.

Le Comité syndical européen de l’éducation (CSEE), qui est l’organisation régionale européenne de l’Internationale de l’Éducation, a également œuvré en faveur de l’inclusion des personnes migrantes et réfugiées dans l’éducation par le biais d’un projet sectoriel des partenaires sociaux au niveau européen. Ce projet a débuté en 2017 et s’est achevé en 2019. Les études de cas en provenance de l’Espagne, de la Serbie et de la Belgique ont mis l’accent sur l’importance des politiques d’inclusion fondées sur le soutien, l’utilisation active de la première langue comme véhicule d’apprentissage, l’importance du développement professionnel des enseignant·e·s, le soutien aux enseignant·e·s migrant·e·s et la promotion de la coopération avec les parents et la communauté locale.

Soutenez l’appel du mouvement syndical international en invitant votre gouvernement à s’engager à respecter les normes internationales du travail juridiquement contraignantes de l’Organisation internationale du Travail (OIT), à ratifier les conventions de l’OIT sur les migrations et à intégrer celles-ci dans la législation et les politiques nationales.

Téléchargez et diffusez le rapport (en anglais) du mouvement syndical au premier examen mondial du Pacte mondial sur les migrations de l’ONU, intitulé « Organising for Justice: Trade Union Actions in Defence of the Human and Labour Rights of All Migrants, 2022, Council of Global Unions ».

Téléchargez et diffusez l’exposé de position (en anglais) du mouvement syndical concernant la Déclaration de progrès sur le Forum d’examen des migrations internationales 2022.