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Kosovo : la grève des enseignant·e·s pour un salaire décent confrontée à une campagne d'intimidation

Publié 13 septembre 2022 Mis à jour 27 septembre 2022

Les enseignant·e·s du Kosovo ont rejoint les employé·e·s de l'administration dans une grève générale pour un salaire décent. Depuis le début de la grève le 25 août, l' Union of Education, Science and Culture of Kosova (UESCK-SBASHK), organisation membre de l'Internationale de l'Éducation, est la cible d'attaques répétées d'un gouvernement qui refuse de négocier avec les représentant·e·s élu·e·s des enseignant·e·s. Les éducateur·trice·s du Kosovo, de la petite enfance à l'enseignement supérieur, restent fermes dans leurs revendications.

« Les efforts du gouvernement pour saper les syndicats vont à l'encontre des principes fondamentaux de la démocratie. Les enseignantes et enseignants du Kosovo ont tout à fait le droit de faire grève et d'exiger un salaire décent. Nous dénonçons tous les efforts visant à intimider et à exercer des pressions sur les enseignantes et enseignants et leur syndicat et appelons le gouvernement du Kosovo à engager un dialogue social significatif et constructif avec le syndicat de l'éducation, des sciences et de la culture du Kosovo », a déclaré David Edwards, secrétaire général de l'Internationale de l'Éducation.

Campagne d'intimidation contre les enseignant·e·s en grève

La grande majorité des établissements scolaires du Kosovo ont rejoint la grève. Le gouvernement s'est lancé dans une campagne d'intimidation des enseignant·e·s et des syndicalistes, incitant les parents à s’opposer aux les éducateur·trice·s et retardant le paiement des salaires des employé·e·s en grève.

Rrahman Jasharaj, président de l’UESCK-SBASHK, a également été la cible d'une campagne de diffamation. Le 2 septembre, Elvis Hoxha, conseiller du Premier ministre Kurti, a publié des allégations selon lesquelles Jasharaj avait été membre d'un parti dans les années 1990. L'accusation a conduit le dirigeant syndical à devenir la cible d'insultes et d'attaques sur les réseaux sociaux. Après une vive réaction de la société civile, Hoxha a retiré ses accusations et a présenté des excuses publiques. Les attaques, cependant, n'ont pas cessé. Le 5 septembre, alors qu'il se rendait dans une école de Pristina, le président Jasharaj a été agressé physiquement par le grand-père d'un·e des étudiant·e·s de l'école.

Après la tentative avortée de discréditer le dirigeant syndical, le gouvernement a tenté de mettre en doute la situation financière du syndicat. Lors de deux conférences de presse, le ministre des Finances a accusé le syndicat d'actes répréhensibles en matière financière, malgré des rapports d'audit affirmant le contraire.

L’UESCK-SBASHK a intenté une action en justice contre ces attaques. Les éducateur·trice·s du Kosovo restent fermes et continuent de revendiquer leurs droits, avec le plein soutien de l'Internationale de l'Éducation.