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Les partenaires de la coopération au développement réaffirment leur engagement à soutenir les activités de renforcement des capacités des syndicats de l’éducation

Publié 20 mars 2023 Mis à jour 20 mars 2024

La récente réunion du réseau de la coopération au développement (CD) de l’Internationale de l’Éducation (IE), la première organisée depuis le déclenchement de la pandémie de COVID-19 en mars 2020, a accueilli des syndicalistes de l’éducation et des partenaires de la coopération au développement du monde entier, en vue de faire le point sur les projets passés et futurs et d’échanger des bonnes pratiques et des outils pour assurer le renouvellement du réseau et renforcer les syndicats de l’éducation.

À l’ouverture de la réunion, qui s’est tenue les 28 février et 1er mars derniers à Bruxelles, en Belgique, en présence de 32 participant·e·s représentant 21 syndicats dans 18 pays, la secrétaire générale adjointe de l’IE, Haldis Holst, a souligné : « Nous sommes heureux et heureuses de pouvoir offrir aux partenaires de la CD cette formidable opportunité de se revoir à nouveau en personne après trois années, d’avoir des échanges avec leurs collègues du monde entier qui développent des projets similaires, d’intégrer de nouveaux et de nouvelles membres au réseau et de nouer de nouveaux contacts durant les pauses café et déjeuner, ainsi qu’au cours des réunions parallèles, pour discuter de projets concrets. »

« Le travail que vous accomplissez dans le cadre de la CD montre également que la solidarité est profondément ancrée dans l’ADN des syndicats », a-t-elle ajouté.

Les trois axes thématiques de la réunion étaient les suivants :

  • Les stratégies et priorités actuelles de l’IE et sa nouvelle campagne.
  • Le travail de solidarité (comment le rendre plus efficace, comment les organisations membres peuvent-elles mieux travailler ensemble).
  • Le renforcement des syndicats, principal pilier du travail de solidarité.

Les participant·e·s ont exprimé leur satisfaction concernant le processus participatif et ont apprécié les Cafés de la CD, centrés sur le Programme John Thompson Fellowship (JTF), la Structure interrégionale des pays arabes de l’IE, la région Afrique de l’IE, la région Asie-Pacifique de l’IE, la région européenne de l’IE et la région Amérique latine de l’IE. Il·elle·s ont convenu que les Cafés de la CD offraient l’occasion de préparer la conférence en personne de la CD et d’engager des discussions plus approfondies.

La base de données de projets du site web de l’IE est également un outil important pour l’échange d’informations concernant les projets de chacun∙e. Plusieurs participant·e·s ont demandé de continuer à présenter les exemples positifs dans la lettre d’informations Solidarité de l’IE.

Saluant la participation et les recommandations des directeur·trice·s régionaux·ales de l’IE, les partenaires de la CD ont souligné le besoin d’informations et de soutien de la part des bureaux régionaux, en particulier pour les syndicats qui ne bénéficient pas encore d’un appui extérieur, pour coordonner les activités, assurer le suivi et établir des calendriers pour les projets.

Leçons tirées de la pandémie

Une des séances visait à déterminer les impacts, potentiellement durables, de la crise de la COVID-19 sur les activités de solidarité.

Les participant·e·s ont indiqué que la pandémie avait précipité les enseignant·e·s et les syndicalistes dans une situation sans précédent. La question des conditions de travail a dû être abordée sous un nouvel angle, avec l’apparition de nouveaux défis liés au manque de connectivité des étudiant·e·s et des enseignant·e·s. Le mode virtuel a également redéfini les heures de travail et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les enseignant·e·s et les syndicalistes ont fait preuve d’une extraordinaire capacité d’adaptation. Les syndicats ont modifié leur mode d’organisation et de communication.

S’agissant des leçons tirées, les participant·e·s ont mis en avant que la technologie avait contribué à assurer la continuité des projets, mais qu’il était essentiel d’établir la connexion au préalable avec les partenaires. Autant la technologie ne peut remplacer totalement les enseignant·e·s, autant ne peut-elle remplacer totalement les réunions en personne pour discuter des projets.

Selon les participant·e·s, la condition préalable essentielle à la réussite d’un projet est de bien connaître le terrain (en personne), ainsi que les partenaires et leur contexte. Une fois les connaissances acquises en personne et la relation de confiance établie, la technologie peut aider à faire avancer les projets rapidement, en évitant le coût extraordinaire des déplacements.

La pandémie a également affecté le fonctionnement des projets de coopération. Plusieurs organisations membres ont déclaré avoir la capacité de poursuivre des projets de manière plus autonome, en formant elles-mêmes leurs membres. Lorsque les voyages ont été interrompus, des fonds ont pu être libérés et réinvestis dans les projets.

Souligner les avantages de la syndicalisation

Les participant·e·s jugent la question de la syndicalisation extrêmement importante. Comme il existe un large éventail de cultures syndicales, la stratégie de syndicalisation doit être adaptée au contexte politique et à la réglementation des différents pays.

Les partenaires de la CD ont indiqué que l’objectif d’accroître le nombre de membres faisait toujours implicitement ou explicitement partie des programmes de coopération. Ce point est fondamental pour atteindre l’objectif ultime du partenariat de la coopération, à savoir la pérennité des syndicats.

De bonnes pratiques ont également été échangées, en veillant à ce que chaque membre comprenne les avantages de s’affilier à un syndicat.

Les participant·e·s ont noté deux aspects fondamentaux : augmenter le nombre de membres, mais aussi assurer leur participation active.

Promouvoir les processus de renouvellement des syndicats

Les partenaires de la CD ont insisté sur la nécessité pour les syndicats d’actualiser leurs actions, leurs activités et leurs politiques afin de refléter leurs membres et leurs priorités.

La rétention des membres est également considérée comme un problème majeur, tout comme la nécessité de recréer leur enthousiasme pour l’action syndicale.

Les participant·e·s ont, en outre, déclaré que le renforcement des capacités était primordial pour assurer la résilience des syndicats et permettre aux membres de définir une stratégie qui, autrement, serait définie en leur nom.

Les participant·e·s ont estimé que les syndicats devaient se rapprocher de leurs membres de manière efficace et leur montrer les avantages qu’ils peuvent leur apporter, ainsi que les victoires remportées. Les syndicats doivent confier des responsabilités aux jeunes syndicalistes et les impliquer activement dans les activités et les structures syndicales.

Présentation du manuel de l’IE pour renforcer les syndicats de l’éducation et les rendre plus efficaces

Ce nouveau manuel visant à renforcer les syndicats de l’éducation s’appuie sur les outils précédents de la CD, comme le Guide de coopération au développement : un manuel pour un partenariat réussi, et peut être facilement utilisé pour renforcer leurs capacités. Il s’articule autour de l’idée que ce n’est qu’aux niveaux national et local que la construction et le renouvellement des syndicats peuvent avoir lieu.

L’IE reconnaît que les facteurs clés sont notamment la participation active des membres et une gouvernance à plusieurs niveaux, de sorte que le syndicat ne dépende pas uniquement d’une poignée de dirigeant·e·s. Les syndicats de l’éducation doivent prêter une oreille attentive aux besoins de la base, être inclusifs, avoir des processus internes démocratiques et être ouverts aux alliances et aux coalitions.

Soutenir la campagne de l’IE « ensemble on fait école ! »

Les participant·e·s à la réunion ont manifesté un grand intérêt pour la nouvelle campagne de l’IE « La force du public : ensemble on fait école ! ». Cette campagne est un appel urgent lancé aux gouvernements pour qu’ils investissent dans l’enseignement public qui, rappelons-le, est un droit humain et un bien public, et pour qu’ils investissent davantage dans les enseignant·e·s, maillon le plus important pour garantir une éducation de qualité.