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Internationale de l'Education
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La taxe sur les transactions financières : une petite redevance pour une justice globale

Publié 31 mars 2011 Mis à jour 11 avril 2011

Partout dans le monde, des militants anti-pauvreté font revivre l’esprit de Robin des Bois qui s’était élevé contre les impôts injustes d’un shérif. Les militants actuels sont en faveur d’une taxe qui serait due par les riches et reversée aux plus pauvres.

Une taxe sur les transactions financières (TTF) n’est certes pas une idée nouvelle, mais elle a suscité l’intérêt des gouvernements confrontés aux répercussions de la récession mondiale, en particulier les dommages subis par les systèmes éducatifs à travers le globe. Appelé « Taxe Robin des Bois » par certains, l’impôt sur les transactions financières taxe les transactions banquières spéculatives à haut risque. Le Parlement européen estime qu’une telle taxe pourrait rapporter 650 milliards de dollars par an pour des initiatives telles que l’Education pour Tous (EPT).

Les syndicats plaident auprès du G20

En novembre dernier, 183 organisations de 42 pays ont signé avec l’IE une lettre adressée aux dirigeants du G20 à la veille du sommet, pour demander la concrétisation d’une TTF « afin de couvrir les coûts de la crise financière, y compris ceux liés au nombre élevé de pertes d’emploi, et pour assurer des développements en matière de santé, d’éducation et de changement climatique ».

Des militants aux Etats-Unis ont relevé le défi et se sont attaqués à l’état d’esprit anti-taxes qui prédomine dans ce pays malgré l’impopularité générale de Wall Street. De nombreuses ONG et syndicats, dont la National Education Association(NEA), soutiennent l’idée d’une TTF.

Le Président de la NEA, Dennis Van Roekel, a souligné que les recettes d’une telle taxe devraient contribuer à améliorer l’accès à une éducation de qualité et non pas servir à rembourser la dette. « Si tout se passe comme nous l’espérons, la taxe va non seulement constituer une mesure de prévention contre les pratiques spéculatives à haut risque qui sapent les économies, mais également servir à collecter des fonds pour reconstruire les systèmes éducatifs dévastés par la récession mondiale. »

La NEA soutient les objectifs de l’EPT et est un membre actif de la Campagne mondiale pour l’Education (CME), une vaste coalition cofondée par l’IE dans le but de promouvoir une éducation de base universelle.

Amy Gray, membre de la CME, a précisé que « la réunion du G20 en novembre a été un événement politique clé, mais il n’y a pas eu de soutien pour une taxe sur les transactions financières. Tout en allant de l’avant, nous devons continuer nos efforts pour nous constituer une base et mobiliser le public. Ainsi, dès que la prochaine occasion se présentera, nous serons mieux préparés que jamais. »

16 février: Journée d’action

Et c’est très exactement ce que des militants mondiaux ont fait. Une coalition de syndicalistes et d’ONG ont organisé une journée d’action le 16 février pour promouvoir la campagne. Des groupes sont intervenus auprès des ambassades des pays du G20, ont organisé des opérations médiatiques avec des militants habillés en costumes de Robin des Bois et lancé une e-pétition mondiale.

En Europe, l’introduction de la taxe pourrait devenir une réalité, car le Parlement européen a approuvé un rapport en faveur de la TTF et prévoit de publier en juillet un rapport décrivant les effets d’une telle taxe sur les institutions financières.

Les partisans de cette taxe admettent cependant qu’elle n’est pas le seul mécanisme pour réguler les finances mondiales ou financer des services publics essentiels, mais ils estiment qu’elle constituera une étape cruciale dans la lutte contre les marchés volatils et dans le soutien aux  pays nécessiteux.

Par Meredith Barnett, National Education Association(NEA), Etats-Unis

Cet article a été publié dans Mondes de l’Éducation, No 37, avril 2011.