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Résolution sur le droit à l'éducation des populations déplacées et des enfants réfugiés et apatrides

Publié 25 juillet 2015 Mis à jour 6 décembre 2021

Le 7e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE), réuni à Ottawa, au Canada, du 21 au 26 juillet 2015:

Constate que:

1. De nombreux pays sont en prise avec des conflits armés, parfois récurrents;

2. Dans certains pays, les guerres civiles provoquent des déchirements selon l’origine ethnique, la religion, ou l’appartenance politique;

3. De nombreuses personnes et des familles entières fuient leur pays pour se mettre à l’abri des conflits;

4. Sur 51,2 millions de personnes déplacées dans le monde, la moitié est âgée de moins de 18 ans;

5. Les données statistiques du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) des Nations Unies confirment que 32.200 personnes sont chaque jour contraintes de quitter leur foyer pour fuir les conflits et les persécutions et chercher une protection ailleurs, en restant dans leur pays ou en s’expatriant;

6. Les pays en développement accueillent 86 % des personnes réfugiées et déplacées, mais sont souvent dépourvus des ressources ou des infrastructures nécessaires pour satisfaire leurs besoins, notamment l’accès au logement, à l’eau, à la nourriture et aux vêtements;

7. Les conditions de vie de ces réfugié(e)s sont le plus souvent dramatiques (camps mis à disposition par des ONG);

8. Les enfants déplacés sont exposés de manière disproportionnée au risque de travail forcé, de mariage, d’exploitation sexuelle, de violence et de recrutement au sein de milices armées;

9. Bon nombre d’enfants déplacés se voient refuser l’accès à l’éducation la plus élémentaire; et

10. Les enfants qui naissent apatrides, tout comme les enfants qui arrivent dans un pays étranger suite à l’exil de leur(s) parent(s) sont particulièrement vulnérables au regard de leurs droits en général.

Le Congrès note également que:

11. La Croix Rouge a établi il y a plus de 100 ans le droit aux soins de santé en zone de conflit armé, mais le droit des réfugié(e)s à l’éducation n’est toujours pas reconnu;

12. Il incombe aux gouvernements nationaux de garantir les droits des enfants en situation de déplacement;

13. Ce déplacement peut durer plusieurs années, voire toute une vie. Bien souvent, les enfants déplacés grandissent sans pouvoir suivre la moindre éducation tout au long de leur vie;

14. Lorsque ces enfants fuient le conflit ou les catastrophes naturelles, l’éducation est trop souvent considérée comme un « luxe » et non comme une priorité pour les enfants déplacés; et

15. Le succès de la campagne de l’IE « Uni(e)s pour l’éducation de qualité » dépend des efforts entrepris à l’échelle nationale et internationale pour protéger le droit à l’éducation de qualité au profit des enfants les plus vulnérables de la planète, y compris les enfants réfugiés et déplacés.

Le Congrès estime que:

16. L’éducation est un droit humain qui devrait être accessible par tou(te)s, y compris les personnes déplacées fuyant les conflits ou les catastrophes naturelles;

17. L’éducation permet la compréhension et le respect de l’Autre, et joue ainsi un rôle important pour la prévention des violences et des conflits;

18. Les gouvernements nationaux et la communauté internationale devraient avoir l’obligation expresse de veiller à faire de ce droit une réalité pour l’ensemble des enfants et des jeunes gens; et

19. Les pays les plus riches devraient davantage s’impliquer pour répondre à leurs engagements internationaux ainsi qu’à leurs obligations en matière de satisfaction des besoins des enfants réfugiés et déplacés, y compris en assurant l’accès à l’éducation.

Le Congrès décide de:

20. Continuer de faire avancer les idéaux, les buts et les objectifs de la campagne de l’IE « Uni(e)s pour l’éducation de qualité » dans l’intérêt des enfants réfugiés et déplacés, en veillant à ce que le problème de la langue de scolarisation ne soit pas un frein pour les réfugié(e)s;

21. Continuer de fournir soutien et assistance aux organisations membres dans les pays comptant de nombreux enfants réfugiés et déplacés;

22. Maintenir la pression sur les gouvernements nationaux et les institutions internationales afin que l’aide financière soit consacrée en priorité à l’éducation des personnes réfugiées et déplacées internes, particulièrement dans les pays ayant une frontière commune avec un pays en conflit et accueillant un grand nombre de réfugiés; et

23. Travailler aux côtés des affiliés, du HCR et d’autres organisations partenaires afin d’aider les réfugié(e)s à acquérir les compétences et les connaissances nécessaires et promouvoir l’autonomie ainsi qu’une coexistence viable et paisible.