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R-U.: besoin urgent de se pencher sur les incidences négatives de leur profession sur les enseignant(e)s

Publié 24 avril 2017 Mis à jour 15 mai 2017

Les syndicats d’enseignants au Royaume-Uni ont réitéré qu’il faut soutenir les enseignant(e)s surmené(e)s, afin de les aider à trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

NASUWT: l’enseignement « nuit  gravement » à  la santé  et au bien-être

Des questions importantes relatives à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle ont été soulevées dans un sondage effectué par la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers(NASUWT).

Plus des deux-tiers des enseignant(e)s (68%) déclarent que leur travail les empêche de consacrer suffisamment de temps à leur partenaire, leur famille et leurs ami(e)s. Plus de la moitié (58%) déclarent que leur famille et leurs ami(e)s sont exaspéré(e)s par la pression que l’enseignement exerce sur leur relations.

Inquiétude

Plus de quatre enseignant(e)s  sur cinq  (84%) déclarent qu’ils sont souvent inquiets au sujet de problèmes relatifs à leur travail même quand elles/ils n’y sont pas, 11% seulement parviennent à se détendre à la maison. Plus de la moitié (56%) déclarent que la satisfaction liée à leur travail a diminué au cours des 12 derniers mois.

Les pressions qui s’exercent sur  les enseignant(e)s leur sapent le moral et leur énergie si bien que plus de quatre enseignant(e)s sur cinq (83%) affirment que leur travail a un effet néfaste sur leur bien-être. Plus de la moitié n’ont pas envie d’aller au travail et un nombre similaire d’enseignant(e)s sont souvent trop  épuisé(e)s pour déployer le maximum d’efforts.

Santé mentale

Presque six enseignant(e)s sur 10 (59%) expliquent que leur travail a eu des répercussions néfastes sur leur santé mentale. Un(e) enseignant(e) sur deux affirment que cela a eu des répercussions très préjudiciables sur leur santé physique. En outre, les enseignant(e)s signalent qu’elles/ils se tournent vers la consommation de médicaments, d’alcool et de caféine pour les aider à faire face à leur travail, 22% disent consommer davantage d’alcool, 22% ont augmenté leur consommation de caféine et 5% ont augmenté leur consommation de tabac pour les aider à gérer le stress lié au travail.

Inacceptable

« Il est bien clair que, pour un trop grand nombre d’enseignantes et enseignants, leur travail nuit gravement à leur santé et leur bien-être et que cela affecte tous les aspects de leur vie personnelle et professionnelle », a déclaré Chris Keates, Secrétaire générale de la NASUWT.

Elle a indiqué que si la plupart des enseignant(e)s ne peuvent pas se détendre loin de leur lieu de travail et se sentent constamment épuisé(e), qu’elles/ils s’inquiètent des problèmes liés au travail, leur état de santé mentale et physique en sera d’autant plus affecté, si bien qu’elles/ils ne pourront pas donner le meilleur d’elles/eux-mêmes aux enfants auxquels elles/ils enseignent.

Les employeurs sont responsables de la santé mentale et du bien-être de leur personnel, mais peu abordent cette question de manière sérieuse, a-t-elle déclaré. Les facteurs moteurs de l’augmentation du stress chez les enseignant(e)s, y compris la charge excessive de travail ainsi que les heures de travail, doivent être examinés par le Gouvernement, a-t-elle dit. Cela doit être effectué afin de « combattre l’épidémie croissante de moral en baisse, d’épuisement et de stress qui contribuent à faire de l’enseignement une profession de moins en moins attrayante ».

NUT: les enseignant(e)s travaillent plus de 54 heures par semaine

Le National Union of Teachers(NUT) a insisté sur le fait que la charge de travail des enseignant(e)s a atteint des niveaux sans précédent. Il réitère que le sondage le plus récent sur la charge de travail,  effectué par le ministère de l’Education ( Department for Education (DfE) teacher) indique que les enseignant(e)s travaillent en moyenne 54,4 heures par semaine.

« Nous sommes en train de perdre un nombre trop élevé de bons enseignants », a déclaré le Secrétaire général du NUT, Kevin Courtney. « Ni les enfants ni les parents ne souhaitent avoir des enseignants épuisés et démoralisés et ne méritent pas cela non plus ».

La campagne du NUT, dont le but est de sensibiliser le Gouvernement pour qu’il enlève les pressions qui pèsent sur les enseignant(e)s et les écoles, commence à obtenir des résultats, a-t-il reconnu. Cependant, « peu d’efforts sont faits pour réformer le système de responsabilisation à haut risques qui est la cause principale de la surcharge excessive de travail ».

Action collective

Tandis que le NUT continue à faire pression pour une action gouvernementale décisive pour réduire les exigences qui pèsent sur les enseignant(e)s, le syndicat pense qu’il est important que les enseignant(e)s elles/eux-mêmes prennent aussi les mesures à leur disposition afin d’apporter des changements au niveau de l’école, notamment en agissant de manière collective.

L’affiche et la brochure du DfE sur la réduction de la charge de travail des enseignant(e)s peuvent être consultés ici.