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Suisse : Les éducateur∙trice∙s demandent des mesures uniformes et renforcées

Publié 10 novembre 2020 Mis à jour 2 décembre 2020

Les syndicalistes enseignant∙e∙s ont réagi aux annonces du Conseil fédéral concernant l’introduction des masques obligatoires dans les écoles du secondaire supérieur de toute la Suisse et le passage pour les universités à l'enseignement à distance à partir du 2 novembre, les cours en présentiel restant autorisés à l'école primaire et au niveau secondaire supérieur. Il∙Elle∙s ont rappelé suivre avec attention les différentes mesures sanitaires imposées par la Confédération et les cantons, et jugent impératif d’éviter la fermeture des établissements scolaires et le retour au suivi pédagogique à distance. Les mesures sanitaires doivent donc être renforcées dans les écoles.

Lors de sa conférence de presse du 28 octobre, le Conseil fédéral suisse a adopté ces nouvelles mesures valables dans tout le pays pour contrer la propagation rapide du coronavirus. Il s’agit de réduire fortement les contacts interpersonnels.

Pour des mesures uniformes dans les écoles, pas au cas par cas, par canton

Par la voix de son président, Samuel Rohrbach, le Syndicat des Enseignant∙es Romand∙es (SER), affilié à l’Internationale de l’Éducation, a indiqué regretter que la Confédération suisse n’impose pas des mesures uniformes pour l’école obligatoire en choisissant de laisser les compétences dans ce domaine aux cantons.

Il a par ailleurs dénoncé le manque de cohérence dans les mesures concernant les élèves du cycle 3 - en principe âgés de 12 à 15 ans - qui ne peuvent pas se réunir à plus de 15, voire encore moins dans certains cantons, et doivent porter un masque dans l’espace public, mais peuvent passer leur journée en classe sans distanciation et sans masque.

C’est pourquoi le syndicat appelle à une coordination absolument nécessaire entre les cantons pour les mesures concernant l’école obligatoire, et demande à ce que les élèves du cycle 3 portent le masque en classe.

Des mesures de quarantaine à revoir pour une éducation de qualité

Concernant la quarantaine, le SER répète qu’on ne peut pas demander à un∙e enseignant∙e d’assumer l’enseignement en présentiel et la continuité pédagogique avec les élèves en quarantaine. Pour le dirigeant du syndicat, « il en va de la qualité de l’enseignement et de la santé des enseignants. Des ressources supplémentaires doivent donc impérativement être octroyées dans tous les cantons. Le recours aux étudiants des instituts de formation doit être envisagé et privilégié. »

Le syndicat insiste aussi sur le fait que si un élève est en quarantaine, on ne peut lui demander de travailler une nouvelle matière et encore évaluer son travail lors de son retour en classe.  « En effet, toutes et tous les élèves ne bénéficient pas du même encadrement familial et encore moins du même matériel en cas de quarantaine. Il s’agit donc d’éviter toutes inégalités en assurant uniquement une continuité pédagogique pour ces élèves, continuité pédagogique gérée bien sûr par d’autres personnes que l’enseignant titulaire », a expliqué Rohrbach.

Il a conclu en soulignant qu’« en cas de nouvelle fermeture des écoles, les mesures proposées au printemps 2020 doivent être réactivées. Dans ce cas-là aussi, aucune nouvelle matière ne devra être proposée à distance. Les activités ne devront servir qu’à répéter et consolider ce qui a déjà été travaillé en classe. »

Nécessité de porter une attention particulière aux besoins des enseignantes enceintes

Le Dachverband Lehrerinnen und Lehrer Schweiz(Fédération suisse des enseignants ; LCH) a salué la réglementation claire concernant l’usage obligatoire des masques dans les classes à partir du secondaire supérieur.

Pour LCH, cette mesure est justifiée par la situation actuelle concernant la pandémie de COVID-19. Il est important de fournir une protection adéquate aux personnes appartenant à des groupes à haut risque ou qui vivent avec des personnes appartenant à des groupes à haut risque, selon le syndicat.

Étant donné que les femmes enceintes appartiennent à des groupes à haut risque et qu'une grande partie des enseignants sont des femmes, il est particulièrement important de faire très attention à leur égard pendant la pandémie. Cette préoccupation a conduit LCH à commander un rapport juridique pour clarifier les droits des enseignantes enceintes, y compris le droit de travailler à domicile.