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Irak : attaquer les enseignant·e·s, c’est détruire la société

Publié 7 juillet 2022 Mis à jour 12 juillet 2022

Condamnant fermement le meurtre de deux universitaires dans la région kurde d’Irak, le Syndicat des enseignant·e·s du Kurdistan (KTU) a réaffirmé qu’attaquer les enseignant·e·s revient à attaquer l’éducation, qui est la clé de voûte d’une société pacifique, saine et durable.

Dans une déclaration, le Bureau du KTU a dénoncé l’assassinat du Dr Kawan Ismael, doyen de la faculté de droit, et du Dr Idris Hamakhan, chercheur universitaire de renom, le 28 juin à Erbil.

Dénonçant avec véhémence « ce crime contre la science et contre l’humanité », le KTU a adressé ses condoléances aux ami·e·s, aux collaborateur·rice·s et aux familles des défunts.

Les dirigeant·e·s du syndicat de l’éducation ont commenté : « Pour le Kurdistan en général, et pour Erbil en particulier, cet événement est une tragédie absolument bouleversante ». Et d’ajouter : « En détruisant la valeur de l’éducation, les meurtres d’enseignant·e·s mènent droit à la dissolution de la société ».

Le KTU a également souligné la violence subie par les enseignant·e·s depuis plusieurs années, dans un contexte d’impunité des auteurs ou d’ajournement trop fréquent des procédures à l’encontre de ces derniers.

Le syndicat a également rappelé avoir soumis à l’adoption du Parlement du Kurdistan, il y a trois ans, un projet de loi composé de neuf articles. Ce projet visait à fournir une protection et une immunité aux enseignant·e·s et au personnel éducatif.

Pour le KTU, « quiconque menace les enseignant·e·s agit en violation de la loi. Malheureusement, les député·e·s n’ont guère accordé d’attention à notre proposition qui a par conséquent été négligée, ce qui a conduit aux événements tragiques survenus à Erbil. Nous craignons que la situation ne s’aggrave et ne condamne définitivement l'avenir. »

Le syndicat a réaffirmé trois revendications majeures :

  1. Le Parlement du Kurdistan doit rapidement procéder à des améliorations du projet de loi sur l’immunité des enseignant·e·s.
  2. Le gouvernement du Kurdistan doit interdire le port d’armes compte tenu du nombre excessif d’hommes et de femmes tués chaque jour dans cette région.
  3. Les tribunaux doivent user de toutes les voies juridiques à leur portée pour sanctionner les personnes qui causent du tort aux enseignant·e·s et les attaquent.