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Journée mondiale des enseignant·e·s: L’IE prend la parole lors de la Conférence de l’UNESCO et propose cinq mesures pour rendre la profession enseignante plus attrayante

Publié 7 octobre 2019 Mis à jour 4 novembre 2019

Au cours de la conférence célébrant la Journée mondiale des enseignant·e·s qui s’est tenue au siège de l’UNESCO, l’Internationale de l’Éducation a présenté cinq mesures clés que les gouvernements devraient prendre pour attirer et retenir les jeunes dans le métier.

Célébrée chaque année le 5 octobre depuis 1994, la Journée mondiale des enseignant·e·s commémore l’anniversaire de la signature de la Recommandation Organisation internationale du Travail (OIT)/UNESCO de 1966 concernant la condition du personnel enseignant. Cette année, la Journée mondiale des enseignant·e·s était placée sous le thème « Les jeunes enseignant·e·s: l’avenir de la profession ».

La célébration officielle de la Journée mondiale des enseignant·e·s s’est déroulée au siège de l’UNESCO à Paris. La conférence s’est concentrée sur deux discussions en groupe: « Comment attirer les jeunes vers la profession enseignante » et « Comment retenir les enseignant·e·s jeunes et novices dans la profession ».

Dans son allocution prononcée à l’occasion de cet événement, Dennis Sinyolo de l’Internationale de l’Éducation (IE) a rappelé que « les données de recherche sont très claires: les enseignants et enseignantes sont le facteur scolaire le plus déterminant d’une éducation de qualité. Votre présence ici aujourd’hui est un témoignage fort du rôle important que jouent les enseignants dans la préparation des jeunes à la vie et au travail. »

Une population enseignante vieillissante dans de nombreux pays développés, des pénuries d’enseignant·e·s persistantes, en particulier dans les pays en développement, et des taux élevés d’attrition des enseignant·e·s dans le monde imposent aux gouvernements de prendre des mesures immédiates et concrètes afin de faire en sorte que chaque enfant bénéficie de l’enseignement d’un·e enseignant·e motivé·e, compétent·e, professionnellement qualifié·e, très bien formé·e et bien soutenu·e.

Sinyolo a présenté cinq mesures clés que l’IE demande aux gouvernements de mettre en œuvre afin d’attirer les jeunes et de les maintenir dans la profession:

  1. améliorer le statut et les conditions de travail des personnels enseignants – Dans bon nombre de pays, l’enseignement est devenu une profession de dernier recours ou un tremplin vers d’autres professions;
  2. aider les jeunes enseignant·e·s et les enseignant·e·s débutant·e·s à devenir des expert·e·s – Les gouvernements devraient mettre en place des programmes d’initiation et de tutorat de qualité pour les nouveaux·elles enseignant·e·s;
  3. donner aux jeunes enseignant·e·s, universitaires et chercheur·euse·s la liberté et l’autonomie dont ils·elles ont besoin pour exceller – De nombreux systèmes éducatifs se caractérisent par un excès de défiance et de contrôle;
  4. créer des réseaux d’enseignant·e·s et des communautés d’apprentissage professionnelles – Nous devons donner aux jeunes enseignant·e·s et à tout le personnel éducatif des possibilités de collaborer et d’apprendre les uns des autres. Des réseaux physiques et virtuels peuvent offrir aux enseignant·e·s une excellente occasion de partager des ressources, des compétences et des expériences; et
  5. donner aux jeunes enseignant·e·s et à tout le personnel éducatif un espace pour façonner la politique de l’éducation – Dans une enquête menée par l’Internationale de l’Éducation en 2015 auprès de 15.000 enseignant·e·s de 123 pays, plus de 80 % des jeunes enseignant·e·s ont déclaré ne pas être consulté·e·s lorsque leur gouvernement introduit de nouvelles réformes de l’enseignement ou du programme scolaire. En juillet, le 8e Congrès mondial de l’IE a adopté un cadre mondial en matière de normes professionnelles pour l’éducation. L’IE a collaboré avec l’UNESCO pour élaborer ce cadre important et espère qu’il constituera une ressource majeure pour les gouvernements, les organisations d’enseignant·e·s et toutes les parties prenantes importantes de l’éducation.

Sinyolo a également souligné qu’un dialogue social est une condition préalable indispensable à des politiques éducatives réussies, des conditions de travail décentes et des relations harmonieuses entre le gouvernement en sa qualité d’employeur et les syndicats de l’éducation. Il convient dès lors de garantir le dialogue social, y compris la négociation collective, par une législation véritablement inclusive et fonctionnelle.

« Alors que nous célébrons cette édition de la Journée mondiale des enseignants, pensons à ne pas parler uniquement de l’importance de nos enseignants et enseignantes, mais passons de la parole aux actes en prenant des mesures concrètes pour faire de l’enseignement un premier choix et une profession recherchée », a conclu Sinyolo.