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Japon : mobilisation syndicale en faveur de réformes pour réduire la charge de travail et améliorer le bien-être des enseignant·e·s

Publié 16 mai 2024 Mis à jour 21 mai 2024

Alors que les éducateur·trice·s nippon·ne·s se trouvent confronté·e·s à une charge de travail écrasante et à des horaires à rallonge, le Syndicat des enseignant∙e∙s du Japon (Japan Teachers’ Union-JTU) a lancé sa campagne « Écoles en crise ! Un système scolaire durable pour une éducation de qualité et le bien-être des éducateur∙trice∙s », qui revendique des réformes globales, y compris un financement accru et des changements systémiques dans l’enseignement public.

Un appel à une réforme globale : au-delà des ajustements salariaux

Le comité consultatif auprès du ministre japonais de l’Éducation a récemment proposé d’augmenter l’indemnité d’adaptation des enseignant·e·s des écoles publiques de 4 % à 10 % de leur salaire mensuel. Cette proposition, datée du 14 mai, est envisagée comme un premier pas vers la résolution du problème des heures de travail excessives et des lourdes charges qui pèsent sur les enseignant·e·s. Une enquête du JTU a, cependant, montré que les enseignant·e·s du secondaire inférieur travaillent en moyenne 11 heures et 3 minutes par jour, soulignant par-là même la nécessité urgente de réformes plus substantielles.

Le vrai défi : la charge de travail et le bien-être

Le JTU a critiqué la suggestion du comité consultatif, la jugeant insuffisante et soulignant que les véritables problèmes vont bien au-delà de la compensation financière : parmi les besoins urgents des enseignant·e·s figurent la réduction du nombre d’élèves par classe – actuellement jusqu’à 35 dans les classes inférieures et 40 dans les classes supérieures – et la rationalisation du programme d’études, afin d’améliorer à la fois la qualité de l’enseignement et leur propre bien-être.

Les voix de la base : les éducateur·trice·s et le soutien du public

L’appel à la réforme suscite un soutien important de la part de la communauté, avec plus de 700.000 pétitions reçues de la part d’éducateur·trice·s et de citoyen∙ne∙s. Ces voix ont à leur tour été amplifiées par des conférences de presse nationales et des campagnes de rue, donnant lieu à un dialogue soutenu sur l’avenir de l’éducation japonaise.

Une action du gouvernement s’impose : appel au ministère de l’Éducation

Le JTU préconise des réformes radicales, notamment des modifications des lignes directrices relatives au programme d’études national et du cadre juridique régissant l’éducation. Les demandes du syndicat sont claires : adopter des réformes urgentes et efficaces pour alléger la charge de travail des enseignant·e·s et garantir une éducation de qualité à tou·te·s les élèves.

En écho à la campagne de l’Internationale de l’Éducation « La force du public : ensemble on fait école ! »

La lutte du JTU met en lumière un tournant critique pour l’éducation au Japon. Alors que le gouvernement envisage les prochaines étapes, la position proactive du syndicat et le soutien massif du public en faveur de ses initiatives soulignent la nécessité urgente d’une réforme globale de l’éducation, ainsi que d’un investissement public accru dans le système éducatif public et dans des éducateur·trice·s respecté·e·s, bien soutenu·e·s et motivé·e·s au cœur de ce système. Cet appel s’inscrit dans le droit fil de la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! » de l’Internationale de l’Éducation, qui demande que les gouvernements garantissent les droits des travailleur·euse·s et assurent de bonnes conditions de travail, ainsi que des charges de travail gérables et des salaires compétitifs pour les enseignant·e·s et les travailleur·euse·s de l’éducation.