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Mugwena Maluleke and David Edwards
Mugwena Maluleke and David Edwards

Solidarité avec les syndicalistes, les enseignant·e·s et les élèves au Liban

Publié 14 octobre 2024 Mis à jour 17 octobre 2024

L'Internationale de l'Éducation (IE) réaffirme son engagement de longue date en faveur de la paix, de la sécurité et de la protection des droits humains au Moyen-Orient. Nous appelons toutes les parties étatiques et non étatiques à faire cesser la violence, à imposer un cessez-le-feu immédiat et à rétablir le fonctionnement des écoles dans toute la région.

Nous appelons la communauté internationale à prendre sur-le-champ des mesures visant à protéger l'éducation, à garantir des environnements d'apprentissage sûrs et à soutenir les efforts de reconstruction des systèmes éducatifs dans les zones touchées.

Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel pour stopper l'escalade de la violence, qui continue de s'abattre sur la population civile, y compris sur les étudiant·e·s et les enseignant·e·s. Les écoles, les élèves et les enseignant·e·s sont directement touché·e·s par le conflit en cours en raison des attaques subies qui ont entraîné la fermeture des établissements scolaires et universitaires.

Attaques contre l'éducation, les élèves et les enseignant·e·s

Les organisations membres de l'IE au Liban ont fait état, parmi les enseignants syndiqués, de dizaines de décès, de plus de 80 blessés et de milliers de personnes déplacées. Elles nous ont expliqué que les chiffres leur arrivent chaque jour et qu'il est très difficile d'être au courant de tout car certaines régions n'ont plus l'électricité ou Internet. L'enseignement public a été suspendu et des centaines d'écoles servent désormais d'abri. Les enseignant·e·s peinent à trouver des produits de première nécessité, notamment de l'eau, des couvertures et des matelas pour les communautés déplacées.

Les membres de l'IE nous ont également indiqué que le conflit en cours, avec les attaques et les bombardements incessants de la part d'Israël et du Hezbollah, est une source majeure de peur et de traumatisme. Ces frappes militaires ont causé un nombre considérable de victimes, provoqué des déplacements massifs et détruit des infrastructures civiles capitales, dont des établissements de santé et d'enseignement. On estime que 40 % de la population étudiante du Liban a été déplacée en raison des violences.

L'enseignement à distance s'avère impraticable en raison de coupures de courant récurrentes, du déplacement des étudiants et de conditions inadaptées dans les abris.

Les syndicats libanais de l'éducation réclament un cessez-le-feu

L'IE est solidaire des responsables des syndicats de l'éducation, notamment la Ligue des enseignants techniques et professionnels publics (League of Public Technical and Vocational Teachers - CETO), la Ligue des professeurs de l'enseignement secondaire public du Liban (LPESPL), la Ligue des professeurs de l'université libanaise (LDP-UL), la Ligue des enseignants des écoles primaires publiques du Liban (Public Primary Schools Teachers League in Lebanon - PPSTLL) et le Syndicat des enseignants du Liban (Teachers Syndicate of Lebanon - TSL). Notre initiative de soutien immédiat vient appuyer les efforts humanitaires que déploient les Nations Unies et vise à faire en sorte que les syndicats de l'éducation au Liban puissent continuer à communiquer avec leurs membres et à leur fournir une aide essentielle.

« Nos membres au Liban travaillent sans relâche pour assurer la sécurité des élèves et des communautés pris dans les bombardements israéliens et l'escalade de la violence. Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat. Les membres de l'IE à travers le monde expriment leur entière solidarité », a déclaré le secrétaire général de l'IE, David Edwards.

« L'Internationale de l'Éducation est aux côtés des enseignants, des étudiants et du peuple libanais qui réclament la fin de la guerre dans leur pays et les conditions nécessaires pour la reprise des cours », a-t-il ajouté. « La paix est la seule chose que souhaitent nos membres, afin de pouvoir rouvrir les écoles et enseigner à leurs élèves dans la sérénité. »

Jamais les écoles ne devraient constituer des cibles de guerre ou de violence

L'IE rappelle qu'il faut protéger l'éducation à tout prix. Nous demandons à toutes les parties de respecter sans délai le droit international humanitaire, qui interdit les attaques contre les écoles. L'accès à l'éducation en période de conflit armé demeure un droit humain fondamental et un élément clé pour bâtir une paix durable, promouvoir la compréhension et prévenir la radicalisation.

Alors que le conflit dans la région prend de l'ampleur, l'Internationale de l'Éducation réitère son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la fin des frappes militaires israéliennes « aveugles », à la libération de tous les otages et à un engagement en faveur de la construction d'une paix durable dans la région. Toutes ces destructions privent les enfants et les adolescents de leur droit à l'éducation et menace l'avenir de générations entières au Liban et dans la région, perpétuant ainsi le cycle de la pauvreté, de la violence et de l'instabilité.

L'éducation comme fondement de la paix

« Nos membres nous ont confié un mandat clair : veiller à ce que l'éducation soit la clé de la paix. Nous plaidons pour la paix et pour un programme scolaire axé sur la coexistence des peuples et le dialogue. En tant qu'enseignants et enseignantes, nous œuvrons à orienter le monde vers le chemin de la paix », a déclaré le président de l'IE, Mugwena Maluleke.

« Les lieux d'enseignement doivent être considérés comme des sanctuaires et respectés comme tels par tous les acteurs armés et ne doivent jamais être des cibles de la guerre ou de la violence », a-t-il ajouté.

Lors du 10e Congrès mondial de l'IE, les syndicats de l'éducation ont lancé un appel puissant en faveur de la paix et ont pris position contre les dépenses militaires excessives, incitant vivement les gouvernements à se concentrer sur la promotion de la paix, y compris par le biais de l'éducation.

Un Moyen-Orient stable, pacifique et sûr est vital pour la région et le monde. La protection de l'éducation doit être une priorité.