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Surcharge de travail : en Malaisie, les enseignant·e·s demandent moins de tâches administratives et plus de temps pour l'enseignement et l'apprentissage

Publié 4 juin 2024 Mis à jour 6 juin 2024

L'année 2027 sera marquée par l'arrivée d'un nouveau programme scolaire en Malaisie et le Syndical national de la profession enseignante (National Union of the Teaching Profession-NUTP) se positionne au cœur des discussions portant sur son contenu.

Représentant la diversité des voix de plus de 185.000 enseignant·e·s, le NUTP est conscient de la véritable gageure que constitue pour les enseignant·e·s malaisien·ne·s d'œuvrer à ce que les élèves développent pleinement leur potentiel tout en se pliant aux normes complexes établies par les administrateur·trice·s scolaires.

Fouzi Singon, secrétaire général du NUTP, a vu dans la refonte du programme une occasion de relever ce défi et s'est confié sur le sujet au journal malaisien New Straits Times.

Dans un article (en anglais) publié le 16 mai 2024, il évoque la nécessité d'accorder aux enseignant·e·s de l'autonomie en termes de pratiques pédagogiques, afin que l'ensemble des élèves puissent apprendre.

Les enseignant·e·s sont des experts de l'apprentissage, ce sont les professionnel·le·s les mieux placé·e·s pour décider des méthodes de transmission des savoirs et d'évaluation de la maîtrise d'une matière par leurs élèves. Le fardeau administratif qui pèse sur les épaules des enseignant·e·s en Malaisie doit être supprimé dans le prochain programme afin que ces enseignant·e·s puissent se concentrer sur l'enseignement et l'apprentissage en classe plutôt que sur la réalisation d'objectifs arbitraires fixés par l'administration de l'école.

M. Singon a souligné que cet allègement de la charge administrative qui incombe aux enseignant·e·s devait s'accompagner d'une augmentation des possibilités d'apprentissage et de développement professionnels (ADP). L'assurance des enseignant·e·s se consolide grâce à l'amélioration de leurs compétences. Les projets d'ADP sont un moyen de comprendre comment progresser soi-même pour favoriser l'apprentissage des élèves et cela n'est nulle part plus évident que dans le projet de « Cercles d’apprentissage pilotés par les enseignant·e·s pour l’évaluation formative » (T3LFA), a déclaré le secrétaire général.

Grâce au projet de l'Internationale de l'Éducation piloté par les enseignant·e·s, il·elle·s reprennent les rênes de leur métier. Mené avec le soutien d'organisations membres de l'Internationale de l'Éducation dans sept pays et sur quatre continents, le projet T3LFA vise à fournir aux enseignant·e·s les outils et l'aide nécessaires pour identifier et mettre en place des pratiques prometteuses d'évaluation formative dirigées par les enseignant·e·s. En Malaisie, le projet a permis à 30 enseignant·e·s de renforcer leurs pratiques d'évaluation formative afin d'améliorer l'apprentissage des élèves.

Les conclusions sont sans équivoque : le nouveau programme scolaire malaisien doit libérer les enseignant·e·s des lourdes tâches administratives et leur octroyer davantage de temps pour améliorer leur pratique grâce à des possibilités d'apprentissage et de développement professionnels, centrés sur les enseignant·e·s et pilotés par eux·elles, à l’instar des cercles d'apprentissage. Pour atteindre ce but, des syndicats tels que le NUTP doivent prendre une place centrale au sein des échanges. Les ADP, guidés par un dialogue social fort, sont au cœur de la construction de systèmes éducatifs publics inclusifs et de qualité.

Vous voulez en savoir plus sur le projet T3LFA ? Rendez-vous sur la page du projet.